Le blouson A-2 : histoire d'un classique de l'aviation américaine
Le blouson A-2 apparaît apparemment en 1931 , lorsque l'US Army Air Corps adopte ce nouveau modèle pour ses pilotes. Il succède au A-1 (1927), qui se reconnaît à son col en tricot et à sa fermeture à boutons. Avec le A-2, la silhouette change : place à un col chemise en cuir , plus élégant, et à un zip frontal , plus moderne et plus pratique en vol.
Dès sa mise en service, le A-2 se distingue par sa conception solide. Fabriqué en cuir — d'abord du cheval, puis aussi de la vachette et de la chèvre —, il est doublé de coton et renforcé par des bords-côtes en laine à la taille et aux poignets. Ses deux poches plaquées à rabat ajoutent de la fonctionnalité, tandis que l'agrafe au cou permet de fermer le col pour se protéger du vent. La couleur la plus répandue est le brun foncé « seal brown », mais certains exemplaires sont livrés dans des teintes plus claires, dites « roux ».
Pendant la Seconde Guerre mondiale , le A-2 devient bien plus qu'un vêtement réglementaire : il se transforme en symbole des pilotes américains . Porté par les équipages de bombardiers et de chasseurs, il reflète leur identité et leur esprit de corps. Beaucoup de choix de le personnaliser. On y coud des patchs d'escadrons , on y peint des motifs au dos — pin-up, mascottes, avions ou séries de bombes représentant les missions effectuées. Dans le théâtre d'opérations Asie-Pacifique, certains présagent au dos un « blood chit » , un morceau de tissu imprimé en chinois ou en d'autres langues, destiné à demander l'aide des populations locales en cas d'atterrissage forcé.
Malgré son succès, le A-2 est obligatoirement retiré de la dotation en 1943 . L'USAAF estime alors que le cuir est coûteux et peu adapté aux nouveaux cockpits fermés et pressurisés. Il est remplacé par des modèles en tissu comme le B-10 et le B-15 , plus légers et plus faciles à produire en masse. Pourtant, de nombreux pilotes continuent de porter leur A-2 jusqu'à la fin du conflit, attachés à ce vêtement qui incarne leur expérience de guerre.
Une anecdote illustre bien ce lieu particulier : les célèbres Doolittle Raiders , qui ont mené le raid sur Tokyo en 1942, portaient tous le blouson A-2. Certains exemplaires, décorés après la mission, sont aujourd'hui conservés dans des musées et témoignent de l'importance symbolique de ce vêtement.
Après-guerre, le A-2 reste gravé dans l'imaginaire collectif. Plus qu'un simple blouson militaire, il devient une icône culturelle : à la fois vêtement fonctionnel, support d'expression personnelle et symbole d'une époque.